La Cappadoce se présente comme l’un des trésors incontournables de la Turquie. Celle-ci nous a déjà beaucoup étonnés entre Istanbul, la côte égéenne, Éphèse, Pamukkale et de manière non négligeable pour notre locomotion par l’état des routes bien meilleur qu’attendu. En partant de Konya, nous nous attendions à ce que la Cappadoce soit le clou de notre traversée du pays avant de nous aventurer plus à l’est, plus au froid. Nous ne fûmes pas déçus.
Avant de quitter Konya, nous avons fait une dernière visite, inattendue. À quelques pas de notre hôtel se trouvait le mausolée de Mevlana (le « guide »). Avant de partir pour mon odyssée, contre toutes mes instructions, une amie m’avait offert un livre de Rumi (« le livre du dedans »), en prévision de mon passage en Iran. Je l’ai gardé précieusement jusqu’à Istanbul, où j’ai dû le faire rapatrier alors qu’il commençait à trop souffrir du voyage. En entrant dans le musée-mausolée, j’ai appris que Mevlana n’était autre que Rumi, qui a passé une grande partie de sa vie à Konya. C’était une très belle coïncidence (mon amie me dit qu’il n’y a pas de coïncidences) et cela m’a rendu la visite plus particulière. Pour une mini introduction à Konya et Rumi, je vous invite à lire cet article.
De Konya, nous avions prévu, enthousiastes, de rejoindre directement Aksaray, à quelque 150 kilomètres. La route est plate et en bon état, pourquoi pas. C’était le plan.
Mais nous nous levâmes un peu tard et avions trouvé du bon café à quelques mètres de notre hôtel qu’il nous fallut boire encore avant de décoller.
Mais une double crevaison à la sortie de la ville compliqua un peu les plans.
Mais – surtout – une belle rencontre dans une station-service avec des cyclomusiciens iraniens en direction de Konya nous conduisit à revoir nos plans…
Beau moment. Du coup, comme les bonnes surprises ne viennent jamais seules, lorsque nous nous arrêtâmes à Sultahani, nous tombâmes par hasard sur un camping avec de la vraie herbe verte et moelleuse (je me suis extasié à plusieurs reprises) et un caravansérail à quelques mètres.
Le lendemain, nous étions frais pour affronter les monts qui nous séparaient de la Cappadoce et entamer la visite. Nous avions choisi de faire un grand tour plutôt que d’aller directement à Göreme, en passant par la vallée d’Ilhara. Je pensais que cela nous permettrait une introduction progressive à la région, mais dès le début, nous avons été saisis par la beauté des sites. La vallée elle-même préfigure avec son propre attrait le cœur de la région. Nous sommes arrivés par une petite route et avons croisé ce bloc dans lequel des ouvertures avaient été pratiquées. Nous photographiâmes.
Un virage plus loin, juste derrière, une modeste cabane en bois proposait l’accès au site pour une somme modique. Vu l’heure et notre destination prévue du jour, nous discutâmes l’intérêt, avant de conclure que nous pouvions effectuer une rapide visite. Grand bien nous fit. Plus que quelques ouvertures dans une roche, nous découvrîmes une petite cité avec église, monastère, cuisine et étables, creusées dans la montagne. Les plus geeks d’entre vous reconnaîtront par ailleurs l’un des sites de tournage d’un film aux multiples itérations se déroulant dans une galaxie très loin, il y a longtemps.
Finalement, la visite dura plus longtemps que prévu, ce qui ne fut pas une mauvaise chose puisqu’elle nous poussa à nous arrêter dans un camping avec piscine thermale dans laquelle nous nous prélassâmes agréablement. Le lendemain, nous longeâmes la vallée d’Ilhara elle-même, profitant de vues plongeantes sur son lit vert entre deux cols. Journée très chargée en ascension, ce qui se reflète par le peu de photos prises, mais quelques (unedited) vidéos…
Le 25 septembre, juste avant d’arriver au cœur de la Cappadoce, notre trajet nous conduisit à Derinkuyu, où nous pûmes visiter une cité souterraine, qui abrita en son temps jusqu’à 10 000 âmes (vivantes) sur 8 étages et 45 mètres de profondeur. Plus que la beauté de l’endroit, c’est s’imaginer la vie là, sous terre, d’une telle multitude, qui nous laissa pantois. Les passages souterrains sont minuscules – il nous fallait nous recroqueviller pour en franchir la plupart. Fortement déconseillé aux claustrophobes.
Finalement, dans l’après-midi, nous arrivâmes au parc national de Göreme. J’ai lu et entendu beaucoup de superlatifs sur la région. Il me semble qu’ils sont mérités. De chaque côté, le paysage qui s’offre au visiteur est incomparable. S’il évoque d’autres régions du monde, il n’en est pas une pâle copie, la Cappadoce est juste à couper le souffle, unique. L’endroit idéal pour fêter dignement mes 10 000 kilomètres de pédalage (et 100 d’ascension) ! Encore une fois, les photos ne sont qu’une mauvaise illustration de la réalité que nous avons découverte, d’autant que le temps était couvert lors de notre deuxième journée sur place.
Voilà, nous avons été servis et quoi qu’il advienne maintenant, quoi que nous visitions, notre visite en Turquie peut déjà être considérée comme une très belle page de l’aventure. Les prochains jours devraient nous mener plus à l’est. Après consultation de la météo (plus particulièrement de la pluviométrie) et des oracles, il est probable que notre prochain passage de frontière soit vers l’Iran. L’avenir nous le dira. En attendant, les températures baissent et les journées raccourcissent à mesure que nous avançons et prenons de l’altitude. Cela devrait continuer pour plusieurs semaines, à voir comment nous nous adapterons.
Le trajet
Samedi 22 septembre
Total climbing: 371 m
Dimanche 23 septembre
Total climbing: 687 m
Lundi 24 septembre
Total climbing: 1448 m
Mardi 25 septembre
Total climbing: 538 m
Mercredi 26 septembre
Total climbing: 306 m
Jeudi 27 septembre
Repos